Horreur à Nice

« Horreur à Nice. Aujourd’hui, 16 juillet, le lien avec un groupe terroriste n’est pas établi. Selon les informations fournies en conférence de presse,  » le mode opératoire correspond en tous points avec les appels lancés par les organisations terroristes » . Il pourrait alors s’agir de l’acte isolé d’un déséquilibré. Ce ne serait pas moins inquiétant et démontrerait à quel point la propagande terroriste s’est insinuée.

Que faire ? Que proposer ? Comment lutter contre des actes isolés ? Parfois, songeant à mes enfants, je me projette dans un avenir proche à 30-50 ans d’aujourd’hui. J’essaie d’imaginer le monde dans lequel ils vivront. Un état policier ? Un état islamiste ? Le retour aux Etats Nations repliés sur eux-mêmes, gouvernés par des généraux ? Y aura-t-il d’autres options ? N’entrons-nous pas dans le cycle terminal de ce qui avait débuté, après deux guerres mondiales, le jour des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki ?

Ne faudra-t-il pas plusieurs générations pour inverser la courbe de la violence ? L’indécrottable utopiste que je suis s’efforce d’encore croire que les investissements publics et laïcs dans l’éducation pourraient devenir un aiguillage orientant les jeunes générations vers une remise en cause des dogmatismes. Reconstituer l’autorité morale de l’école, de l’enseignement, de la culture, de la littérature, de l’Histoire  prodiguerait des instruments de tolérance non violente, que pourront choisir les nouvelles générations qui choisiraient naturellement le dialogue à la confrontation. Mais pour cela il conviendra un jour d’accorder priotité absolue et ressources financières suffisantes  au secteur éducatif. 

Je me rends compte, comme après chacun des assauts de violence, que l’espoir d’un monde meilleur m’est difficile à envisager si ce n’est par le recours à de naïves illusions. Rien ne vient éclairer, fut-ce faiblement, une piste qu’il ne serait pas trop tard d’emprunter pour envisager une solution pacifiée. La lâcheté des actes terroristes me tétanise, autant que l’impossibilité d’ouvrir le moindre dialogue avec des assassins, manipulés et exaltés par des fanatismes obscurantistes pas plus qu’avec ceux qui les inspirent. 

Pourtant, l’attentat de Nice, comme tous ceux qui l’ont précédé , mais aussi les inévitables tentatives de récupération populiste à venir,   me confortent dans mes engagements.