PEN : Journée mondiale de l’écrivain emprisonné: 15 novembre

Emprisonné, mais pas réduit au silence – Pour la journée de l’Écrivain en Prison, PEN affiche sa solidarité avec les écrivains emprisonnés en raison de leurs travaux.

« Comme vous, comme moi-même et bien d’autres encore, de nombreux écrivains croient que la littérature est susceptible d’inspirer la soif de justice, de promouvoir la tolérance et de développer la compassion et la compréhension entre les hommes. Même si vous êtes en prison, vous n’êtes pas seul : toute la communauté PEN d’écrivains de par le monde est avec vous pour défendre votre liberté »  – extrait d’une lettre envoyée par Margaret Atwood à Asli Erdogan

Chaque année, à la date du 15 novembre, PEN International, les Centres PEN et les membres de PEN de par le monde célèbrent la Journée de l’Écrivain en Prison pour attirer l’attention et pour agir en faveur d’écrivains menacés d’incarcération arbitraire, d’agressions, de harcèlement et de violences pour s’être simplement exprimés. 

Lancée en 1981 par le Comité des Écrivains Emprisonnés de PEN International, cette journée symbolise la commémoration de la liberté d’écrire, en agissant pour réclamer la justice et la liberté pour les collègues emprisonnés et assassinés.

Depuis le 15 novembre 2015, au moins 35 écrivains dans le monde ont été tués en raison de leurs travaux. 

Salil Tripathi, le Président du Comité des Écrivains Emprisonnés de PEN International a déclaré :

« Les écrivains devraient pouvoir écrire lorsqu’ils en ont envie, et ne pas se trouver en prison. Et pourtant, des centaines d’écrivains de par le monde se trouvent emprisonnés aujourd’hui, et beaucoup d’autres subissent de l’intimidation et de la persécution parce que leurs écrits dérangent les autorités, déplaisent aux puissants et irritent les gouvernements. Les écrivains sont les gardiens de la conscience des sociétés ; ils doivent conserver leur liberté – leur place n’est pas en prison, mais avec du papier et des crayons, avec des machines à écrire et devant leurs claviers. Et en cette journée, et chaque année, toute la communauté PEN déclare d’une même voix qu’elle continuera de lutter pour la liberté de tout écrivain partout dans le monde, qui serait empêché(e) d’accomplir son travail ».  

Chaque année, PEN International concentre son action sur cinq cas emblématiques des défis et des dangers auxquels les écrivains doivent faire face dans l’exercice de leur activité de libre expression. Et cette année, PEN fait campagne pour le compte des personnes suivantes : 

Ahmed Naji (Égypte) – Le romancier et journaliste Ahmed Naji purge actuellement une peine de deux années de prison pour « atteinte à la pudeur » suite à la publication d’extraits de son roman paru en 2014 Istikhdam al-Hayat (L’Utilisation de la Vie) dans la revue Akhbar al-Adab, également en 2014. Naji a actuellement accompli presque huit mois de sa peine.

Aslı Erdoğan (Turquie) – Une romancière connue et membre de PEN, Aslı Erdoğan a été arrêtée à son domicile le 17 août 2016. Elle a été emprisonnée à Istanbul sur l’accusation « d’appartenance à une organisation terroriste » et « d’atteinte à l’unité nationale ». Elle est toujours en détention préventive et à la date du 15 novembre, la date de son procès n’avait pas encore été fixée. Elle est membre d’honneur de PEN Belgique depuis son emprisonnement.

Cesario Alejandro Félix Padilla Figueroa (Honduras) – Un journaliste diplômé, dirigeant étudiant, ainsi que membre du conseil et fondateur de PEN Honduras, Cesario Alejandro Félix Padilla Figueroa a subi des poursuites, des menaces et du harcèlement pour sa participation à des manifestations estudiantines continues à l’Université Nationale Autonome du Honduras (UNAH) à Tegucigalpa, la capitale du pays, depuis 2014.

Dareen Tatour (Israël) – Dareen Tatour, poète et citoyenne palestinienne de l’État d’Israël, est actuellement sous le coup de poursuites pour « soutien à une organisation terroriste »  ainsi que pour plusieurs incitations à la violence liées à son activité de poétesse et sur les réseaux sociaux. Cela fait plus d’un an que Tatour a été placée en détention et elle se trouve à présent en résidence surveillée.

Gui Minhai (Chine) – En octobre 2015, l’éditeur Gui  Minhai a disparu de sa résidence de vacances en Thaïlande. Trois mois plus tard, il est apparu dans une « confession » diffusée sur une télévision publique et déclarant qu’il s’était librement rendu aux autorités chinoises au sujet de son implication présumée dans un incident mortel de délit de fuite en décembre 2003. Il n’a pu être localisé depuis cette date et ne semblerait pas avoir pu bénéficier de l’avis de conseils juridiques ; et il n’a pas pu entrer en contact avec sa fille qui réside au Royaume-Uni.

Dans le cadre de la campagne menée par PEN cette année, des écrivains de renommée tels que Hanan Al-Shaykh, Margaret Atwood, Gioconda Belli, Jennifer Clement, et Salil Tripathi ont fait parvenir des messages de solidarité à ces cinq écrivains.